POUR LES COEURS SIMPLES EST SEMÉE UNE JOIE.
“Pour les cœurs simples est semée une joie” écrit le poète dans le Psaume 96.
Avez-vous dans le cœur une joie ?
Je vous invite au début de cette Eucharistie, à prier un instant en silence, pour que
nous puissions ressortir de ce lieu, en ayant dans le cœur, une joie.
Que nous puissions transporter cette étoile de la joie dans nos foyers, auprès de nos
proches, de nos amis.
Que cette joie soit longue en nous, qu’elle dure tout le temps de cette semaine.
Et après tout, pourquoi devrions-nous bouder notre joie et repousser cette grande
joie qui est l’annonce d’un sauveur ?
Il est étrange que nous fassions parfois mauvais accueil à cette joie sainte, celle de
Dieu, celle que Dieu conçoit en lui-même, lorsqu’il nous offre son Enfant.
Joie au ciel ! Joie au cœur de Dieu. Qu’exulte la terre !
Cette joie, cette joie longue, cette joie véritable, aucune main, aucune puissance
au ciel ou sur la terre ne peut nous la ravir.
C’est la joie d’avoir Dieu pour Père et Jésus Son enfant pour frère.
C’est un point ultime en nous. Cette joie d’être enfant de Dieu.
Dans le journal spirituel d’un philosophe, théologien, Auguste Valensin, au début du
siècle dernier, on lit cette phrase : « Le secret de ma vie : Dieu est Père et il est mon
Père. Ce qu’il y a de plus tendre, de plus indulgent dans le meilleur des pères, cela, je
le trouve en Dieu. Quelle merveille ! ».
Ce journal spirituel du père Valensin a été édité sous le titre, “La joie dans la foi”. Je
vous en recommande la lecture.
Joie d’être enfant de Dieu, joie longue et durable.
Je voudrais maintenant faire une application de ce que je viens de vous dire.
Beaucoup d’entre vous seront pendant les vacances avec leurs enfants, leurs
petits-enfants, leurs arrière-petits-enfants.
Pourriez-vous leur permettre de faire l’expérience d’une joie longue, non pas
éphémère comme le sont les joies ordinaires que l’on tire, sans conséquence
d’ailleurs, des plaisirs de la vie.
Une joie longue qui naît dans la profondeur de notre cœur, dans la persévérance de
notre cœur. Car les bergers d’Idylle qui nous chantent le bonheur sans effort, sont
païens.
Il faut descendre aux profondeurs de notre cœur, comme à une source sûre, pour
goûter la joie véritable.
Il ne fait pas de doute qu’une marche d’approche est nécessaire qui nous conduit
vers cette joie véritable.
Ce sont les joies esthétiques, par exemple,
– aller voir une belle exposition, commenter intelligemment des tableaux qui se
présentent à nous, entrer dans l’intention de l’auteur.
– écouter une pièce musicale, essayer de la décrypter, de voir ce que le compositeur
a voulu exprimer.
Joie intellectuelle après la lecture d’un livre que l’on commente et dont on débat.
Joie morale aussi ; fierté d’être sobre, juste, honnête, pacifique et généreux.
Pourquoi devrions-nous bouder ces joies ?
Et puis enfin, doucement, lentement conduire ses enfants, petits-enfants,
arrière-petits enfants à goûter la joie spirituelle.
“Reviens à ton cœur, mon fils, ma fille, mon petit-fils, ma petite fille.
Comment leur permettre de revenir à leur cœur ?
Peut-être pourriez-vous vous-mêmes, payer l’exemple. Peut-être pourriez-vous leur
raconter les souvenirs que vous gardez d’un Noël autour de la crèche, d’une nuit de
Noël où l’on chante “douce nuit”, où l’on contemple la figure de Marie, de la Vierge
penchée vers son enfant. Souvenirs qui étreignent nos cœurs et y font naître une joie
sainte et longue.
Pourriez-vous faire cette expérience avec vos enfants, petits-enfants, neveux cousins,
cousines et leur raconter ce souvenir de Noël qui dure, et qui fait sourdre en votre
cœur une joie.
Chers frères et sœurs, en ce jour, en ce dimanche de Gaudete, je vous dis :
“réjouissez-vous dans le Seigneur, je vous le redis, réjouissez-vous !”
Je vous souhaite à toutes et à tous une sainte joie.
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