Homélie du 2 février 2025, la présentation de Jésus au temple

Frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui la Chandeleur !

C’est aussi la fête des personnes que l’on appelle consacrées, notamment les religieux, les religieuses, les vierges et les veuves consacrées. Cette fête nous permet de rendre grâce. A la sortie de la messe, nous pourrons leur dire merci et  les connaître.

Il y aurait beaucoup de pieuses considérations à faire mais je ne résiste pas à la tentation de vous raconter l’histoire de cette fête ; elle est extraordinaire !

Tout a commencé au IV ème siècle, à Jérusalem. La fête de Noël n’est pas encore  inventée mais celle de l’Epiphanie existe et quarante jours après, le 14 février, on y célèbre ce qui deviendra la Chandeleur mais qui se nomme alors l’Hypapante, c’est-à-dire la rencontre. Cette fête est comme un prolongement de l’Epiphanie ; on y fête l’incarnation, la venue de Dieu chez les hommes. La rencontre qui a donné son nom à la fête était celle de Jésus avec Syméon et Anne dans le Temple. Syméon et Anne attendent le  bonheur, attendent un sauveur pour les juifs mais plus largement pour  toute l’humanité. Et voici que Jésus vient à leur rencontre et comble leur attente.

Tout à l’heure, nous avons fait procession avec une lumière comme en écho aux convictions de Syméon : Jésus est la lumière du monde, le rencontrer c’est illuminer sa vie. Et comme le dira la Préface tout à l’heure, à notre tour nous sommes heureux d’aller à sa rencontre pour bénéficier de cette lumière.

Prolongement de la fête de Noël en Orient, la Chandeleur annonce Pâques en Occident. Mais elle n’a été célébrée en Occident qu’au 7ème siècle  alors que l’on y  célébrait Noël depuis longtemps. Bientôt elle prendra le nom qu’on lui donne aujourd’hui : fête de la présentation du Seigneur au Temple. On célèbre le don de soi de Jésus au Temple.  Pour les juifs, chaque premier–né appartenait  à Dieu  et une cérémonie au Temple était prévue pour le reconnaître. C’est un souvenir de l’Exode. En Occident, on a vu dans cette cérémonie comme une anticipation de la Croix : Jésus reconnaît qu’il appartient totalement à son Père et se donne à lui. La Chandeleur annonce donc maintenant Pâques. Mais l’histoire va donner à cette annonce un ton particulier.

Le 2 février les païens romains fêtaient les Lupercales, une fête de purification accompagnée d’une grande procession aux flambeaux. Les chrétiens retiennent l’idée de purification pour se préparer à Pâques et l’on célébrera longtemps la Chandeleur en partie avec des ornements violets, en signe de pénitence.

En 1703, le 1er février, un très important tremblement de terre  bouleverse le centre de l’Italie mais épargne pratiquement Rome ; la Chandeleur devint une fête de remerciement pour le salut apporté par la Pâque du Christ, salut symbolisé par la protection de la ville.

En 1997, Jean-Paul II décide d’enrichir la fête en priant ce jour-là pour et avec les personnes consacrées voyant dans leur don de soi à Dieu comme une image visible aujourd’hui de celui du Christ, comme un signe qui rappelle la Croix et la Résurrection.

Mais je n’ai pas encore tout dit !

Pendant des siècles, la Chandeleur a porté un autre nom : celui de fête de la purification de la Vierge Marie. A l’époque de Jésus,  une femme était rituellement impure pendant quarante jours après la naissance d’un garçon et quatre-vingt pour celle d’une fille. Pour être relevée de cette impureté rituelle, il convenait d’offrir en sacrifice une tourterelle et un cabri ou deux tourterelles si l’on était pauvre. Marie fait le lien entre Noël et Pâques. Elle est là à la naissance et aux premières rencontres entre Jésus et l’humanité. Elle est présente à la Croix comme Syméon le prophétise dans l’Evangile en affirmant qu’un glaive lui transpercera le cœur.

Au fond, la Chandeleur est comme un résumé de la vie du Christ et des chrétiens, une adoration de l’Incarnation, une adoration du Salut  et on ne peut pas faire ce résumé  sans la présence discrète de Marie. Marie est le modèle de tous les chrétiens qui veulent suivre Jésus du début à la fin et notamment des consacrés qui veulent dire oui à Dieu pour porter le Christ au monde.

Et les crêpes ? Les crêpes font partie d’une autre histoire, une histoire païenne! À l’époque où l’hiver se fait long, la forme ronde et la couleur jaune de la crêpe évoque le soleil!              À vrai dire , nous chrétiens nous pouvons dire que le Christ est notre soleil et, avec la Vierge Marie lui dire oui!!

 

 

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