Homélie du 5ème dimanche du temps ordinaire

Le miracle de la foi multipliée

Frères et sœurs, il y a six ans, votre curé en arrivant à Chaillot a fait le simple constat qu’il y avait peu de jeunes professionnels aux messes. Plutôt que de s’en désoler, il a pris le parti de trouver le moyen de combler ce manque.

Saint Paul,  lorsqu’il parle de l’Église, la compare à un corps avec différents membres et aucun de ses membres ne doit manquer à ce corps.  Il manquait au corps du Christ sur la colline de Chaillot un membre. Il fallait combler cette absence. Nous y avons travaillé avec le Conseil pastoral et le Conseil économique, car il fallait que les conditions soient réunies pour que les jeunes pros puissent nous rejoindre. Il fallait aussi qu’un jeune couple se mette en route pour être leader de ce groupe.  Les conditions d’accueil de ce foyer en charge de cette mission devaient être réunies. Il a fallu du temps, mais nous y sommes parvenus. Quand les travaux nécessaires à leur accueil ont été achevés, au jour près, je recevais une demande d’un jeune couple qui cherchait une paroisse dans Paris dans laquelle s’investir auprès de jeunes professionnels.  J’y ai immédiatement répondu.

Nous nous sommes vus. Ils ont mis le temps nécessaire pour évaluer ce qu’ils pourraient proposer et ont travaillé à l’offre la plus attrayante pour des jeunes pros. En septembre dernier, ils ont lancé leur initiative : la proposition d’un espace de coworking, un espace dédié pour les jeunes qui viendraient travailler un jour par semaine dans les locaux de la paroisse.

Cette initiative a été diffusée sur les réseaux il y a quelques jours par le pôle jeunes du diocèse de Paris “Jeunes à Paris”. Il y a eu 126 000 « like » à cette initiative, sur différents comptes de réseaux sociaux. Aleteia a relayé l’information sur son site web et nous aurons la semaine prochaine un autre article dans le journal diocésain “Paris Notre-Dame”.

 

Miracle de l’abondance, qui fait le lien avec ce que nous avons entendu aujourd’hui, dans l’Évangile. Abondance de poissons, abondance de félicitations. Mais dirons-nous, où est le miracle ? Que ce soit dans l’Évangile ou à Saint-Pierre de Chaillot ? Est-ce que le miracle est dans l’abondance ?

Après tout,  ceux qui ont une raison bien assise, diront que dans le lac de Galilée, il y a des sources chaudes où les poissons abondent. N’est -ce donc pas l’effet du hasard ?

On se tromperait si l’on croyait que le miracle est seulement celui de l’abondance. Le miracle de la pêche est celui de la foi. “ Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets.”

Que ce soit le curé de Chaillot, que ce soient les jeunes, nous avons toujours été investis par cette foi, la foi de Pierre , notre Saint Patron. Nous nous sommes dépensés, nous avons fait ce que nous devions faire et “à la parole, Seigneur , nous avons lancé les filets”.

Le résultat est là, les jeunes sont venus,  ils étaient une quinzaine la dernière fois à travailler ensemble. Ils ne font pas qu’y travailler. Ils ont des temps de récollection, des conférences le jeudi matin par des professionnels et de grands témoins et des soirées plus détendues. Cela marche, parce que le jeune couple et moi-même, nous avons tenu ; moi depuis 6 ans, dans la foi de ce que Dieu réalise dans le cœur des jeunes.  Ils ont soif de la Parole de Dieu, ils ont soif de lumière, de vérité, de rectitude, ils ont soif d’amour et de tendresse et ils les trouvent dans notre petite proposition à Saint-Pierre de Chaillot.

Et nous-mêmes ? Lorsque nous sommes contraints devant des situations de maladie, d’épreuves, d’échecs, de lassitude, devant la mort, devant tout ce qui peut se présenter à nous comme des situations limites, sommes-nous confrontés à cette obéissance de la foi, qui nous fait donner à Jésus une réponse de foi à sa sollicitude ?

“Oui Seigneur, bien que j’ai peiné sans rien prendre toute la nuit, je n’y vois plus clair, je suis déboussolé, anéanti… mais sur ta parole, je jetterai les filets,  à ta parole je mettrai à nouveau ma confiance en Toi.”

 

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