HOMÉLIE DU DIMANCHE DE LA PENTECÔTE, 28 mai 2023

Chers frères et sœurs,  la Pentecôte est la perfection des œuvres accomplies par le Christ sur la terre. Le secret de son œuvre qu’Il communique à ceux qu’Il aime.  C’est le secret de sa vie.

Début de la Vie de Jésus.

Sa vie,  pourrait-on dire, est entièrement enveloppée, dès sa conception, par la puissance du souffle spirituel de l’Esprit. Souvenez-vous du dialogue entre la Vierge Marie et l’ange Gabriel. Lorsqu’elle s’interroge sur la façon dont s’opérera sa maternité, l’ange lui répond :

 L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre.

 

Jésus fut conduit tout au long de sa vie par l’Esprit.

Au désert, à la croix, au sacrifice suprême. C’est là sur la croix qu’il expira l’Esprit sur le monde. C’est l’Esprit qu’il promit à ses Apôtres lors de l’Ascension et qu’il fit descendre comme un feu sur ceux réunis, avec Marie sa mère, dans la chambre haute, là même où Il avait célébré la dernière Cène et institué l’Eucharistie.

Début de la vie de l’Église.

Au début des grandes œuvres de Dieu,  l’Esprit est là.

Au début de la Création, l’Esprit plane sur les eaux.

Au début du ministère de Jésus, l’Esprit descend sur lui.

Au début de l’Église, l’Esprit est donné comme une multitude de langues de feu pour enflammer le langage des apôtres.

C’est, l’on pourrait dire, la dernière et la plus grande des œuvres de Jésus. Communiquer l’Esprit.

Nous avons fêté il y a dix jours, l’Ascension. Jésus se retire. Il meurt, ressuscite et se manifeste à ceux qui l’espèrent. Il quitte ses disciples et s’efface, mais Il ne les laisse pas orphelins, Il leur donne son Esprit.

 

Merveille de la pédagogie divine.

 

Mais n’en va-t-il pas de même chez nous ?

Cherchons une analogie dans nos vies.

Une famille,

Une vie de famille, un héritage, un esprit de famille.

Pour que l’esprit de famille vive, subsiste, il faut vivre de cet esprit.

Il ne faut pas simplement des exemples qui pourtant sont importants pour les enfants, l’exemple des parents et des grands-parents.

Il ne faut pas simplement un héritage matériel, intellectuel, culturel, spirituel.

Tout cela ne suffit pas. Il faut un esprit de famille, un esprit qui vive dans cette famille et que les enfants et les petits-enfants soient capables de faire leur.

C’est à cette condition que les valeurs, l’héritage pourront survivre dans les âges à venir. C’est en étant animée par ce même esprit, qu’une famille pourra vraiment survivre à elle-même.

 

Il en va de même dans le christianisme.

Dieu, au commencement de ses œuvres, créa le ciel et la terre. Puis s’est retiré et il a laissé le soin à l’humanité de perfectionner Sa création. Il l’a accompagnée bien-sûr, mais il a laissé le soin au génie humain d’achever son œuvre.

Et Jésus fait de même. Il s’élève jusqu’à Dieu, Il nous laisse, à nous chrétiens, le soin d’achever son œuvre, en nous communiquant son Esprit. Nous le faisons, par notre parole, notre exemple, par notre prière, par notre charité,  par notre dévouement, notre générosité.

Ici, je dois ajouter quelque chose : par notre combat. Parce que la vie est un combat. Dès les premiers jours de notre conception et tout au long de notre vie.

Il en va de même dans notre vie chrétienne. Il nous faut encore combattre pour que l’Esprit qui nous a été communiqué survive.

Nous devons nous relever les manches, pour travailler, pour témoigner.

Pour qu’une œuvre vive, il faut combattre.

Une illustration du combat que nous devons mener dès maintenant. À travers un chiffre, je l’espère, qui vous dira la mesure de l’œuvre à poursuivre. En 2000, il y avait en France, 390 000[1] baptêmes d’enfants chaque année. En 2020, il y en a eu 90 000[2]. Les chiffres seuls ne suffisent pas. Plus que les chiffres, c’est plutôt la tendance qui devrait nous alerter et nous inquiéter sur notre capacité à transmettre. L’on voit bien qu’aujourd’hui, c’est un sujet de société. La capacité des générations de parents de transmettre à la suivante, le meilleur de ce qu’elle a rassemblé et sans doute de faire disparaître aussi le plus mauvais.

Transmettre ce qu’il y a de meilleur.  Nous accueillons aujourd’hui une nouvelle catéchumène. Depuis l’an 2000 les catéchumènes sont 4000 chaque année à être baptisés en France. Ce chiffre évidemment ne peut compenser la baisse du nombre d’enfants baptisés. Mais c’est une joie et un gage d’espoir pour l’Église, car ces catéchumènes – et Lise en fait partie – ont du punch !

Au travail, au bureau, Lise parle de son expérience de catéchumène, elle est pleine d’enthousiasme, et doit être pour nous un exemple.

Frères et sœurs, je voudrais, s’il vous plaît, qu’à la fin de la messe,  vous veniez saluer et féliciter Lise, et lui dire que vous allez l’accompagner dans son itinéraire jusqu’au baptême et jusqu’après son baptême. Lise a commencé à s’investir, elle fait partie de l’Entraide où elle est très bien accueillie. Elle en est très heureuse et rend d’autres personnes heureuses. Lise, la communauté de Saint-Pierre de Chaillot rend grâce à Dieu de vous avoir appelée et de vous réunir à elle, en ce jour de Pentecôte.

Amen.

Jacques Ollier

[1] Chiffres de la Conférence des évêques de France

[2] Ce chiffre très bas doit être pondéré par la situation sanitaire cette année-là et les restrictions du culte.

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