C’est depuis dimanche passé que nous sommes entrés dans une nouvelle année
liturgique avec le Temps de l’avent. Ce temps compte quatre dimanches, qui
symbolisent les quatre siècles de l’attente du Messie promis par Dieu à son
peuple. On comprend que c’est le temps par excellence de l’attente, de la
réalisation de la promesse divine. Et qui dit attente, dit nécessairement
espérance ; celui qui n’espère rien, n’attend rien et celui qui espère, attend
forcément quelque chose. L’espérance est alors au cœur du temps de l’Avent,
l’espérance que se réaliseront toutes les promesses que Dieu a faites aux hommes.
Ce dimanche, la liturgie nous présente l’appel à la conversion que nous lance
notre Dieu ; on voit Dieu, l’Être suprême, Celui-là qui ne manque de rien et qui n’a
besoin de rien, on Le voit avoir pitié de nous. Il a certainement pitié parce que le
péché nous éloigne très loin de la promesse que Lui-même nous a faite ; Il a pitié
parce que les soucis de ce monde nous arrachent notre espérance et nous
plongent dans le stress et les rancœurs. Voilà pourquoi avant de nous renouveler
Ses promesses, Il nous invite à la conversion : « Jérusalem, quitte ta robe de
tristesse et de misère, et revêt la parure de la gloire de Dieu pour toujours,
enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu… » (Ba 5, 1).
Chacun doit s’identifier à Jérusalem et chercher à quitter sa robe de tristesse.
Cette robe de tristesse, c’est tout ce qui nous arrache notre joie originelle, elle
peut être la misère, la maladie, l’injustice, les incompréhensions et les injustices de
ce monde ou alors nos péchés. La robe de tristesse, c’est tout ce qui nous dérange
dans notre esprit et dans notre corps et qui nous empêche d’être toujours
souriant et joyeux. La promesse de Dieu n’est pas comparable aux biens et désirs
de ce monde, elle est si supérieure et si précieuse. Au lieu de la perdre à cause des
préoccupations de cette vie, mettons plutôt ce que nous avons et ce que nous
sommes pour la conquérir. Il n’y a donc pas de raison d’ être triste quand nous
connaissons ce qui nous attend dans la maison du Père.
L’évangile nous révèle que cette promesse n’est plus lointaine, elle est même déjà
à nos portes. Voilà pourquoi Jean Baptiste nous appelle à nous convertir pour
profiter pleinement de cette promesse ; c’est comme si vous reveniez du champ
avec les mains et tout le corps sale et que l’on vous invite à prendre un bain avant
de passer à table. Nous convertir, c’est à proprement parler nous réconcilier avec
tout ce qui nous arrache la joie d’espérer, de croire à la promesse divine ; c’est
aussi porter courageusement notre croix, en banalisant toutes les injustices et
épreuves de ce monde.
Dans la deuxième Lecture, Saint Paul témoigne aux Philippiens cette joie d’espérer
dans le Seigneur en le servant : « chaque fois que je prie pour vous, c’est avec joie
que je le fais… ». Notre joie ne doit pas provenir de nos biens, de nos enfants, de
notre intelligence, de notre santé ou de qui que ce soit. La vraie joie vient de la
gloire que nous rendons à Dieu, en mettant notre vie à son service, en protégeant
la vie des autres. Notre fierté doit venir de notre effort d’accomplir la parole de
Dieu, en recherchant la justice, en acceptant toutes sortes d’épreuves, en
participant à l’œuvre missionnaire d’évangélisation.
Ainsi, chers frères et soeurs dans le Christ, qu’est-ce qui vous attriste le plus
souvent ? Qu’est-ce qui vous stresse ? Qu’est-ce qui vous donne les nerfs ? Cette
chose est-elle plus grande que notre espérance ? Avez-vous déjà réfléchi sur le
passage de l’Écriture qui dit : « Qu’est ce qui sert à l’homme de gagner le monde
s’il vient à perdre son âme » ? C’est le moment plus que jamais, d’être en joie et la
vraie joie vient de l’effort qu’on fait pour se garder fidèle à Dieu.
Que le Seigneur nous dispose à entrer dans une conversion profonde et radicale
pour nous purifier afin d’être prêt quand son jour viendra.
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