Frères et Sœurs, je commenterai la deuxième lecture : la lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens. L’apôtre saint Paul, ce dimanche, nous permet de méditer une réalité capitale dans la vie humaine, capitale dans la vie chrétienne également. Il s’agit bien évidemment de la foi.
La foi
Vous vous souvenez que le roi Salomon – lorsque Dieu lui demanda ce qu’il désirait, alors qu’il aurait pu répondre une grande fortune, qu’il aurait pu demander de grands pouvoirs – demanda la sagesse c’est-à-dire la foi.
Nous sommes parfois confrontés à des gens qui nous disent avoir perdu la foi. Et c’est une vraie question de savoir si l’on perd la foi comme on perd un trousseau de clés. Voilà une véritable question, comment peut-on perdre ou égarer sa foi ?
Tout d’abord souvenons-nous que notre premier contact avec la foi, lorsque cela se passe dans notre petite enfance, c’est au moment de notre baptême. A la question rituelle – que demandez-vous à l’Église de Dieu ? – on répond le baptême et quand on dit le baptême, cela sous-entend la foi. Durant cette cérémonie du baptême, dans l’âme du petit enfant baptisé, il va y avoir une petite graine mise par le Bon Dieu, c’est la foi. Cette graine, selon la vie qui sera la sienne, deviendra peut-être un grand arbre ou restera la graine de moutarde de l’origine. Alors qu’est-ce que la foi ?
La foi, c’est d’abord une conviction. Une ferme conviction que l’Église dans ce qu’elle nous dit, dans ce qu’elle nous rapporte, dans ce que les apôtres ont donné comme témoignages, nous présente une vérité absolue. Une ferme conviction que tout cela est vrai. Si les apôtres nous ont transmis leur foi, c’est parce que cette foi est solide. Notre Seigneur a fait appuyer son Église sur ce socle de la foi, et de génération en génération cette transmission s’opère.
Et nous, nous devons avoir cette conviction. Lorsque des parents présentent un petit enfant au baptême, ce sont eux qui ont cette conviction, car le petit enfant n’a pas encore de quoi comprendre et porter cette foi.
Foi dans la révélation de l’Église
La foi que l’Église à travers le temps nous a apporté de manière homogène, au début il y a eu ce que l’on appelle le dépôt de la foi et ensuite à travers les conciles, à travers les papes, à travers les évêques et les théologiens, s’est élaborée une réflexion qui s’appelle la révélation et c’est en cela que nous mettons notre confiance.
La foi n’est pas une réalité facile, elle demande en nous deux qualités : l’intelligence et la volonté.
Est-ce que régulièrement nous lisons des documents d’Église ? Que ce soient des encycliques, des homélies ?
C’est une ferme conviction que nous devons avoir. L’apôtre saint Paul nous le dit : « Nous cheminons dans la foi et non dans la claire vision ». Vous comprenez que c’est une affaire d’intelligence, de compréhension et ensuite une volonté d’adhérer à cette foi.
S’il n’y a pas l’intelligence et la volonté, la foi ne peut pas se développer comme il se devrait. La foi, ce n’est pas la « foi du charbonnier », le Concile Vatican I l’a rappelé, ce n’est pas simplement une foi, une confiance irrationnelle dans ce que dit l’Église. La foi demande de notre côté une rationalité. Jamais l’Église n’a demandé que nous recevions ce qu’elle dit de manière absolue, sans y apporter notre raison, bien au contraire. Certes nous recevons ce que l’Église dit, mais ensuite nous devons le faire nôtre par notre raison, avec parfois des objections bien légitimes. Tout cela fait partie de la foi. Notre Seigneur, nous le savons, selon le célèbre acte de foi, ne peut ni se tromper ni nous tromper. L’Église ne peut pas nous tromper dans son authentique révélation. Nous croyons donc en l’enseignement de l’Église car nous savons que c’est Notre Seigneur qui gouverne l’Église et l’Esprit Saint qui fait en sorte de nous guider, pour nous amener au jour, où à la fin des temps nous verrons de manière claire ce qui ne sera plus la foi. Car dès lors que nous verrons Dieu tel qu’il est, nous ne serons plus dans la société de la foi, nous serons sous un autre régime, le régime de la vision, ce qui n’est pas le cas pour le moment.
La foi est une grâce
La foi est une grâce que le Bon Dieu nous donne.
Il y a une question légitime que l’on peut se poser. Comment font ceux qui ne sont pas baptisés, ceux qui ne connaissent pas Dieu ?
L’Église répond à cette question également en disant que tous les hommes, quels qu’ils soient, sont visités durant leur vie par ce que l’on appelle la grâce suffisante. Le Bon Dieu va visiter tous les hommes et prend les hommes là où ils en sont et dès lors que les hommes accueillent cette grâce et la font leur, elle devient efficace. La grâce devient source de salut. Ainsi tous les hommes sont donc touchés par Dieu d’une manière ou d’une autre. Le concile Vatican II l’a rappelé de manière évidente mais c’était déjà une vérité connue. Le concile Vatican II ne fait que reprendre ce que l’Église a toujours soutenu.
Comment recevoir cette grâce de la foi ?
Vous me demanderez quelles sont les conditions pour recevoir cette grâce de la foi, pour en vivre.
Tout d’abord, il faut avoir un désir de la vérité, de ce qui est vrai. Dès lors que quelqu’un cherche la vérité, on est sûr qu’il cherche Jésus, puisque Jésus l’a dit lui-même : « Moi, Je suis la vérité, le chemin et la vie » ( Jn 14, 6). Il n’en est pas d’autres, seul Jésus peut avoir cette prétention extraordinaire d’être la vérité et de la représenter.
Ensuite il faut avoir une vie conforme à ce que demande l’Évangile. A la fin de ce passage de la lettre de saint Paul aux Corinthiens, il est précisé qu’il nous faudra tous apparaitre à découvert devant le tribunal du Christ pour que chacun soit rétribué selon ce qu’il a fait, soit en bien, soit en mal, pendant qu’il était dans son corps. Cela nous demande donc de vivre comme un chrétien, de vivre selon notre conscience. Conscience éclairée par la révélation que nous donne l’Église.
Il nous faut ensuite demander la foi. Chaque jour, nous devons demander au Seigneur cette grâce de la foi qui ne va pas de soi.
Dans une époque pleine de confusion, je remarque que les gens souvent éloignés de l’Église, quand ils rencontrent des chrétiens, des prêtres, posent des questions. Nous ne sommes pas à une époque où il faut nous décourager, bien au contraire nous sommes à une époque où les hommes et les femmes que nous rencontrons ont soif de cette vérité. Quand on nous questionne, il faut répondre, rendre témoignage, rendre compte de notre foi.C’est cela le plus important.
Bien chers frères et sœurs, vous avez bien compris que ce message est merveilleux, que c’est un message de confiance, de grande confiance que nous pouvons avoir en Dieu. Le Bon Dieu gouverne le monde, gouverne les hommes et à notre tour, nous devons entrer dans cette belle alliance, dans cette belle relation d’amour authentique avec le Seigneur, qu’est la foi. Nous avons cette grande grâce qu’est la foi, de marcher, jour après jour auprès de notre Seigneur, pas après pas, dans la foi et dans cette vie chrétienne, que le Seigneur nous demande de vivre.
En ce dimanche, essayons de dire l’acte de foi et de remercier le Seigneur pour tous ses bienfaits.
Amen.
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