« Le Christ est ressuscité », chers frères et sœurs. Alors disons tous d’une seule voix : « il est vraiment ressuscité ». Et saluons-nous ainsi, pendant toute cette semaine. Ne nous disons pas simplement bonjour, comme si ces jours étaient des jours ordinaires. Non, ils sont jours extraordinaires, jours de l’extraordinaire qui prend place dans nos vies. Le Christ est ressuscité, pour nous, il nous précède sur toutes nos routes, en toutes nos existences. Il est avec nous, tous les jours, Vivant, pour les siècles des siècles. Sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir. Et ce qu’il est devenu, il nous donne de le recevoir.
Jours extraordinaires qui nous font espérer, non pas d’une espérance vaine, mais d’un espoir vivant. Bien sûr, ce que nous serons dans la résurrection finale, lorsque le Christ, Vainqueur de toutes choses, remettra son règne à Dieu le Père nous échappe encore maintenant. Mais non complètement. Ce que nous sommes, certes, ne paraît pas encore. Mais nous savons que lorsque le Christ viendra, nous lui serons semblables, parce qu’il sera en nous, tel qu’en lui-même.
Par la Pâque du Christ, par son passage de ce monde à son Père, nous sommes délivrés du désespoir qui mène à l’arrêt, à la prostration, à l’incapacité d’aller de l’avant. Si notre foi est animée, nos actes et nos décisions seront orientés, nous nous porterons en avant, au-delà de nous -mêmes.
J’aime cette photo qui est jointe. Le tombeau de Jésus au jour de Pâques. Elle parle d’elle-même. Le tombeau est vide, nous le savons, depuis que les anges ont annoncé aux femmes : « Vous cherchez Jésus le crucifié, il n’est pas ici, il est ressuscité » (Évangile selon saint Matthieu 28). Et les chrétiens sont dehors. Nous sommes dehors. Hors du tombeau. Et ce n’est plus là que nous le cherchons. Deux mille ans de christianisme nous en convainquent. Nous cherchons Jésus du côté de la vie, de la générosité et du partage, de la sagesse et de l’amour du bien, de la beauté et de la fidélité. Tout ce qui se revêt de mal et de mort n’est pas chrétien. Et tout ce qui regarde en arrière, non plus.
Jours extraordinaires vraiment qui nous font préférer le jour à la nuit, la lumière aux ténèbres, la bonté au mal. «Conduisons-nous donc honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie » (Épître de saint Paul aux Romains, 13, 13). Soyons, dans le monde, des astres brillants de lumière. Non par nous-mêmes, mais par ce que le Christ nous donne d’être selon sa grâce. Portons fièrement nos habitudes chrétiennes, vertus de prudence, de force, de tempérance, de justice. Elles se font trop rares et manquent à nos contemporains.
Jours extraordinaires qui nous conduisent à ne pas garder pour nous ce que nous avons reçu. L’annonce des anges est sans ambigüité. Il faut annoncer la Nouvelle. La Bonne-Nouvelle qui a traversé les espaces, l’histoire, les consciences humaines. Oui, il y a du nouveau, oui, il y a de l’espoir, oui, il y a un avenir de vie. Il est dans le Christ sorti vainqueur de son combat contre les forces des ténèbres, contre les forces de la mort. Oserons-nous ce jour dire à l’un de ceux ou de celles que nous contacterons : « aujourd’hui c’est Pâques Le jour de la résurrection. De la vie, plus forte que tout. De la vie plus forte que la mort et le désespoir. J’y crois et cela transforme ma vie ? »
Chers paroissiens et amis de Saint-Pierre de Chaillot, je vous souhaite de recevoir de nombreuses grâces de vie et d’espoir en ce jour.
Que le Christ vivant à jamais vous bénisse et fasse descendre sur vous et sur tous les vôtres les dons venus du ciel.
– Allez dans la paix du Christ, alléluia, alléluia.
Et répondez tous : -« Nous rendons grâce à Dieu, Alléluia, alléluia. »
P. Jacques Ollier
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