Homélie du 20 septembre : 25ème dimanche du temps ordinaire.
Bien chers frères et sœurs,
Notre paroisse est dans la joie de célébrer ces baptêmes. Aujourd’hui, c’est avec vous quatre Daphné, Héloïse, Andréa et Antoine que nous sommes dans la joie, car notre communauté paroissiale s’agrandit ; c’est une fête pour tous.
Les textes liturgiques que nous venons d’écouter, nous invitent à contempler l’amour gratuit de Dieu pour nous tous. Dieu est amour, lui qui ouvre à tous des chemins d’espérance. Dieu nous aime et même quand tout va mal, Il est toujours là, présent et agissant dans nos vies. C’est ce qui est annoncé par le prophète Isaïe dans la première lecture. Il s’adresse à un peuple très éprouvé par de longues années d’exil. Dieu l’invite à se nourrir de sa Parole dans un festin où tout est donné gratuitement. Dieu nous donne tout avec gratuité, largesse et amour. Le Seigneur se veut proche de tous. Mais il faut bien le chercher, l’invoquer et le désirer, nous dit Isaïe : « Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver, invoquez-le tant qu’il est proche ». Il appelle les pécheurs que nous sommes à la conversion. Nous sommes tous invités à revenir vers Dieu qui est riche en pardon et en miséricorde, lui qui ne cesse de faire le premier pas vers nous. Son amour nous est toujours offert. Il nous invite à avoir confiance en sa miséricorde : Lui qui sait nous rapprocher de ses pensées et de ses chemins. Le transcendant qui se fait proche de sa créature.
L’apôtre Paul dont nous avons lu une épître en 2e lecture a fait l’expérience de cette grande miséricorde du Seigneur. Depuis qu’il a été saisi par le Ressuscité sur le chemin de Damas, sa vie n’a d’autre horizon que de diffuser la bonne nouvelle du salut « malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile ». Par sa vie, il rend gloire au Christ en le servant. Au moment où il écrivait cette lettre, Paul était en prison. Il savait qu’il allait être condamné à mort. Il va même jusqu’à affirmer que pour lui, ce serait un bien, car il serait pour toujours avec le Seigneur. Mais il ajoute que si, en restant dans ce monde, il peut se rendre utile aux communautés chrétiennes, il est prêt à travailler pour elles. Il nous apprend à renoncer à notre manière de penser pour nous ajuster à celle de Dieu. Il nous faut apprendre à nous ajuster à cet amour de Dieu, à cette espérance.
Dans l’Évangile, nous lisons la parabole des ouvriers de la 11ème heure, une parabole qui fait toujours réagir par rapport à la rétribution des ouvriers. En y regardant de près, il y a quelque chose qui ne va pas. Vous avez eu la même réaction tous les quatre : « Ce n’est pas juste ». Il semble injuste que tous reçoivent le même salaire ; il n’est pas normal que les ouvriers de la 11ème heure soient payés comme ceux de la première”. C’est vrai, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit dans l’Évangile de ce jour. Le vrai message que le Christ veut faire passer est ailleurs.
On nous a appris ou nous avons souvent entendu dire qu’il faut faire beaucoup d’efforts pour chercher Dieu, le rencontrer, le “mériter” et ainsi pouvoir accéder à son Royaume. Aujourd’hui, l’évangile voudrait nous aider à corriger notre manière de voir les choses. Ici, c’est le Maître du domaine c’est-à-dire Dieu qui fait le premier pas vers l’homme. Lui-même sort cinq fois pour embaucher des ouvriers pour sa vigne. C’est Dieu qui, le premier, se met à la recherche de l’homme. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis » ( Jn 15, 16).
Chers catéchumènes, c’est Dieu qui a daigné poser son regard sur vous quatre ! Sentez-vous heureux que Dieu soit venu jusqu’à vous. Depuis le début de cette célébration, nous sommes dans la joie de cette nouvelle naissance.
L’important c’est d’entendre cet appel que le Seigneur nous adresse inlassablement tout au long des jours et des années : “Allez, vous aussi, à ma vigne.” Cette vigne, c’est un symbole très fort que nous retrouvons tout au long de la Bible, et cette vigne c’est le royaume de Dieu qui est déjà là présent parmi nous. Jésus est le cep de cette vigne et nous, nous en sommes les sarments. Dieu nous fait confiance en nous envoyant dans sa vigne pour la faire fructifier. Cette vigne doit absolument porter du fruit : chacun d’entre nous a son œuvre à réaliser.
Travailler à la vigne du Seigneur c’est témoigner de l’espérance qui nous anime. Nous sommes envoyés vers ceux et celles qui nous entourent, en particulier vers ceux qui sont blessés par les épreuves de la vie, la violence, la maladie, les catastrophes naturelles.
Andréa, Antoine, Daphné et Héloïse, le baptême que vous recevrez bientôt est un envoi en mission, c’est un engagement. Vous devez travailler dans cette vigne du Seigneur. En quoi consiste ce travail me demanderiez vous. Travailler à la vigne du Seigneur, c’est tout faire pour redonner joie et espérance à ceux qui en manquent, c’est être artisan de paix, d’unité et de réconciliation, c’est tout faire pour que nos communautés deviennent plus vivantes et plus fraternelles. À travers notre accueil, nos paroles et nos actes, ceux qui nous entourent doivent pouvoir découvrir quelque chose de la bonté de Dieu. Ils sont nombreux ceux et celles qui doutent et qui cherchent un sens à leur vie. Ils ont besoin de rencontrer sur leur route de vrais témoins de la foi. |
Me voici, Seigneur
Lors de votre appel en février, Daphné, Héloïse, Andréa et Antoine, vous avez répondu : « Me voici, Seigneur ». C’est Jésus qui vous a appelés et vous avez répondu généreusement à son appel. En réponse à cet engagement, le Christ nous promet “ce qui est juste.” Qu’est ce que le « juste ? », c’est ce qui est conforme à la justice. Dans notre esprit, on doit recevoir un salaire proportionnel au travail accompli. Celui qui travaille plus doit gagner plus, ce qui est tout à fait logique. Mais nous sommes face à la justice de Dieu et la justice de Dieu n’a rien à voir avec cette justice distributive. Elle est fondée sur l’amour, un amour sans limite qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Le salaire qu’il promet, c’est d’être avec Jésus dans son Royaume. De ce fait, le salaire est le même pour tous, c’est la grâce de Dieu.
Chers élus du jour, avec vous, nous voulons célébrer cet amour gratuit de Dieu qui vous fait recevoir le baptême à vos âges respectifs sur votre propre demande. Sentez-vous heureux, car vous recevrez les mêmes grâces que ceux qui dans cette auguste assemblée auraient été baptisés, il y a déjà 50, voire 80 ans ou plus…
Lors de nos échanges pour préparer cette cérémonie, je vous ai demandé la signification du baptême : l’un de vous a répondu : « Mon Père, le baptême c’est quelque chose de merveilleux, de beau », un autre a dit « ça me permet de me rapprocher beaucoup de Dieu », un autre « cela fait de moi un frère, fils d’un même Dieu », et le quatrième a dit « le baptême est tellement beau que les mots me manquent pour en parler ».
Le baptême vous fait entrer dans un corps qui est l’Eglise, assemblée des croyants, il fait de tous des frères et sœurs comme vous l’aviez si bien indiqué.
« Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et père » (Eph 4, 5).
Portons-les tous les quatre dans nos prières.
Amen
Un commentaire