Homélie du dimanche 27 juin 2021 : Père Ollier
Frères et sœurs, que Dieu nous inspire ; moi pour vous parler et vous pour entendre ce qu’Il veut vous dire aujourd’hui.
Nous célébrons dans une même fête, les deux piliers de l’Eglise, saint Pierre et saint Paul. Nous anticipons cette célébration prévue le 29 juin chaque année. Nous le faisons pour la raison que notre paroisse est sous le patronage de saint Pierre et que par cette célébration nous voulons honorer saint Pierre.
Je dois avouer que j’ai un faible pour Paul, peut-être parce que c’est mon second prénom, Paulus, « le petit », et surtout parce que c’est le génie du christianisme. C’est probablement le penseur, l’esprit le plus élevé que le christianisme n’ait jamais connu. Celui que le Seigneur a suscité pour permettre que l’Évangile prêché sur les bords du lac de Galilée, devienne une doctrine, un credo. On a parfois pu dire que saint Paul était l’inventeur du christianisme : bien sûr, celui qui en est la source c’est Jésus et Il le reste. Mais il n’en demeure pas moins que Paul est celui qui vraiment lui a donné sa doctrine et sa théorie. Et tout au long de l’histoire de l’Eglise jusqu’à nos jours, les penseurs chrétiens n’ont cessé d’interroger saint Paul. Remarquons-le, chaque dimanche, et presque chaque jour de l’année, l’Eglise nous fait lire saint Paul l’apôtre au cours de la messe. C’est dire son importance. |
Mais faisons aujourd’hui abstraction de Paul, pour nous intéresser avant tout à Pierre. Et d’abord, faisons un portrait de Pierre.
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Portrait de saint Pierre
Qui est-il ? Il s’appelle Simon – c’est-à-dire « Dieu a entendu » – il est le fils de Jonas. Il est originaire du village de pêcheurs de Bethsaïde au nord du lac de Galilée. Il exerce la profession de pêcheur, sur la rive gauche du lac, un peu en -dessous de son village d’origine, à Capharnaüm, qui est le lieu de résidence de sa belle-mère. Là, il croise la route de Jésus, il écoute son enseignement et là, le premier entre tous, il est appelé par Jésus à le suivre pour devenir son disciple. La scène est bien connue ; après une nuit sans avoir rien pêché, au petit matin, Jésus invite Pierre à jeter de nouveau l’épervier, le filet. Soudain, la pêche devient abondante. Alors Pierre se met à genoux et dit :
Mon Seigneur, prends pitié.
Approfondissons notre regard, à partir de cette première réaction de Pierre. Tirons un portrait moral de Pierre.
On le sait : Pierre est spontané. Et nous l’aimons à cause de cela. Il est disposé à bien faire, quelquefois trop d’ailleurs. Il est prêt à tout pour suivre son maître . Disons-le, il est entre tous, fidèle. Mais ce qui le caractérise le mieux, et ce qui nous permet de comprendre pourquoi Jésus l’a choisi entre tous, pour en faire le rocher de l’Eglise.
Pourquoi Pierre a-t-il été choisi pour être le rocher de l’Eglise ?
Est-ce pour ces dispositions que nous avons données précédemment ?
Sa spontanéité, sa fidélité ? je ne le crois pas.
Est-ce parce qu’il a vacillé sur la mer ou au moment de la Passion ?
Il serait étonnant que Jésus ait choisi Pierre pour cette raison.
Est-ce pour son attachement indéfectible à Lui ? je ne le crois pas non plus.
Au-delà de ce lien insécable qui unit Jésus et Pierre, il y a surtout la capacité de Pierre à recevoir l’amour et le pardon de Jésus.
Etonnante capacité à être touché, à être rejoint par Jésus, rejoint par l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus.
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Quelques enseignements à tirer de ce portait de Pierre.
Combien sommes-nous soulagés et heureux de savoir et de constater, qu’après avoir failli envers un ami, une amie, celui-ci ou celle-là nous garde son amitié. Combien notre cœur est rempli de gratitude, quand nous constatons qu’après avoir fauté contre l’amitié, l’ami nous la conserve.
Pierre a trahi trois fois et trois fois Jésus lui a rendu son amitié.
Après la résurrection, sur les bords du lac de Galilée où Pierre avait été appelé, Jésus est apparu à Pierre, au petit matin, près d’un feu.
Près d’un feu, comme au cours de la Passion, dans la cour du grand prêtre où Pierre avait trahi trois fois.
Et auprès de ce feu, au bord du lac de Galilée, là où Pierre avait été appelé, Jésus lui a demandé trois fois « Pierre, m’aimes-tu ? »
Et trois fois lui a redonné sa confiance : « Sois le berger de mes brebis ».
Sur la rive opposée à celle de nos trahisons, de nos lâchetés,
Sur la rive opposée de nos abandons, de nos infidélités,
Sur la rive opposée de nos petites apostasies silencieuses, se tient debout, le Christ vivant qui nous demande :
« Mon ami, m’aimes-tu encore ?
Et nous lui répondons d’un coeur contrit : « Seigneur, tu sais bien que je t’aime ».
« Alors, nous dit-il, puisque tu m’aimes, et me redonnes ton amitié, ta confiance, prends soin de mon Église, c’est-à-dire aime-la ».
Il peut se trouver parfois que nos journées commencent mal, tâchons qu’elles se finissent bien.
Il peut se trouver que nous ayons trahi la confiance de Jésus, tâchons de renouer notre amitié avec Lui.
En Le voyant faire le premier pas, grandissons de plus en plus dans cet amour sincère et courageux, un amour qui reconnaît le premier pas fait par Jésus, et son regard tourné vers nous, comme vers Pierre après son reniement.
En grandissant dans cet amour sincère et courageux, puissions-nous de notre côté, croître aussi dans notre attachement pour l’Eglise dont Pierre est la tête et le rocher.
Amen.
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