Homélie de la messe des nations, le 21 janvier 2024

Frère et sœurs, cette homélie aujourd’hui est l’œuvre commune des fidèles et des prêtres des différentes communautés qui se sont réunis pour préparer ce temps de célébration.

J’ai retenu de nos échanges, 3 thèmes : l’unité, la diversité et la multiplicité.

 

L’unité

Nous le voyons aujourd’hui, les forces de dispersion et de dislocation de nos sociétés s’exercent grandement. Ce n’est pas nouveau, mais cela prend un tour nouveau.

Dispersion économique entre de très hauts salaires et des salaires trop bas.

Dislocation politique avec des extrêmes qui semblent devoir inexorablement s’affronter, parfois même dans des lieux d’assemblées représentatives.

Et dispersion idéologique. Que faisons-nous de notre passé ? Devons-nous l’éliminer systématiquement, parce qu’il porte trop de traces de nos erreurs, de nos fautes ?

C’est pourquoi l’œuvre d’unité est une œuvre de salut.

“ C’est pour que vous soyez unis, que je suis venu, dit le Seigneur. ”

Comme aujourd’hui il appelle ses apôtres, pour les rassembler dans l’unité de leur vocation apostolique.

“Ut unum sint” (“qu’ils soient un)” – C’est pour cela que j’offre ma vie, dit le Seigneur.

Discutant avec vous à propos de cette unité, certains me disaient combien il est important qu’on puisse bénéficier de cette force : puissance de la prière, puissance de rassemblement.

Une veuve me disait combien la communauté était importante pour elle, à des moments où la famille se réunit et où elle est manquante. Parmi vous, des familles ont été marquées, fragilisées par des événements familiaux, là aussi, la force de l’unité d’une communauté qui soutient ces personnes est capitale. Un jeune est venu me voir pour me demander tout simplement : “est-ce que vous avez quelque chose à me faire faire ? Je ne trouve rien, je suis étudiant, je ne trouve pas à m’occuper.” Je lui ai proposé un service.

 

La diversité

C’est mon deuxième point. Diversité des langues, diversité de culture, diversité aussi des provenances. Beaucoup de membres des communautés avec lesquelles nous avons échangé cette semaine, nous le disaient : “nous aussi, comme les apôtres, nous sommes partis loin de chez nous. Nous avons quitté nos pays, nos familles, mais nous apportons avec nous nos trésors, notre foi que nous avons acculturée, c’est-à-dire que nous avons exprimée à notre manière, par des chants, par une certaine couleur liturgique, par une certaine façon d’habiter le catholicisme.”

La grande force de la diversité, c’est précisément de pouvoir réunir des formes d’expressions diverses de foi, de notre foi.

Comme exemples très concrets, lorsque nous avons préparé ce petit moment, certains me disaient que les Italiens étaient ravis, en descendant dans la crypte, de découvrir la belle crèche que les Hispanophones avaient constituée. D’autres me disaient qu’ils étaient très heureux que nous ayons placé des sapins autour de la crèche, dans lesquels des personnes pouvaient épingler des prières qu’ils présentaient au Seigneur. Le chemin de croix des Italiens était loué aussi.

 

Fierté, admiration mutuelle. Si nous pouvions grandir dans ce sentiment…

Dans une famille, si l’unité lui permet de vivre, la diversité, le respect mutuel, l’admiration mutuelle des parents pour les enfants, des enfants pour les parents, contribuent sans nul doute à la joie de cette famille.

 

Nous tâchons, à Saint-Pierre de Chaillot, de faire vivre cette diversité, dans l’attention et le respect réciproque.

La multiplicité

Pour ce troisième point, un exemple suffira.

Cette semaine, au catéchisme, nous avons vu avec les CM2 la multiplication des pains.

J’ai raconté le récit évangélique aux enfants, et à la fin du récit, je leur ai demandé si c’était possible. Ils m’ont répondu : « non, ce n’est pas possible ! » Je les ai alors invités à compter jusqu’à cinq. Cinq secondes. Et je leur ai ensuite expliqué, que chaque seconde, vingt millions de nos cellules se multiplient dans notre corps.

C’est la grandeur de notre Dieu de multiplier son œuvre de création, mais aussi son œuvre de salut. L’Église s’accroît un peu plus chaque année, et c’est notre joie.  C’est aussi notre joie d’accueillir chaque année de nouveaux visages, à notre porte.

Je termine en vous disant que je souhaite et forme le vœu que nous puissions être une communauté d’accueil, une communauté de parvis. Je voudrais que nous vivions autant dans notre église que sur son parvis, pour pouvoir accueillir des personnes qui cherchent, des personnes qui espèrent, qui attendent une lumière, qui espèrent un peu de paix dans leur existence.

C’est vous qui êtes les visages de l’Espérance de Dieu et de la paix qu’Il nous a promise.

Puissions-nous au cours de ces prochains mois, en particulier au moment des Jeux Olympiques, ouvrir largement notre église et nous tenir sur le parvis pour accueillir le monde entier qui viendra à cette occasion à Paris.

Que le Seigneur mette en notre cœur, les moyens d’accueillir la multitude de Dieu.

Amen

Père Ollier.

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