Homélie du 4 février 2024, 5e dimanche du Temps ordinaire B

Chers frères et sœurs,

Comment annoncer l’Évangile dans un monde marqué par la souffrance ? Annoncer le Christ auprès des personnes souffrantes en étant pour eux des signes d’espérance, de consolation et de guérison est une mission extrêmement délicate et complexe. Que dire à une personne allongée sur son lit d’hôpital et dont le pronostic vital est engagé ? Quelles paroles dire à une personne qui vient de perdre un être cher ? Qu’apporter à une personne qui du jour au lendemain a tout perdu et se retrouve dans la précarité, sans abri, sans ressources ? Comment redonner espoir et espérance à une personne qui n’espère plus, pour qui l’avenir est incertain ? C’est une mission délicate, qui au-delà de notre prière, a besoin de notre présence et de notre sollicitude.

La première lecture nous présente la figure de Job, un homme profondément éprouvé et accablé par la souffrance. Job exprime sa détresse, ses doutes et sa confusion. Il se demande pourquoi il doit endurer tant de souffrances et de douleurs. Il se lamente : « depuis des mois je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance. À peine couché, je me dis : “Quand pourrai-je me lever ?” »

Beaucoup ont certainement connu des périodes similaires de désespoir et de désarroi, où la souffrance semble dominante. Nous avons certainement été témoins de la douleur et de la détresse dans notre famille, autour de nous, avec un proche. Lorsqu’on est confronté à notre propre douleur ou à celle d’un l’autre, nous sommes sans armes. Mais c’est justement dans de tels moments que notre rôle en tant que chrétien, en tant que disciples de Christ prend tout son sens.

Nous sommes appelés à annoncer l’Évangile au cœur de la détresse, à compatir, à consoler et à donner l’espérance par notre présence et notre prière. Être là, comme le Christ, auprès d’eux, est véritablement un signe de réconfort. Nous ne pouvons pas rester sans rien faire comme des personnes qui sont sans espérance. Comme le dit l’apôtre Paul dans la deuxième lecture : « Annoncer l’Évangile, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous ».

Se faire tout à tous par notre présence à leurs côtés. Saint Paul nous rappelle que proclamer l’Évangile ne se limite pas à des paroles, mais cela implique une action concrète et un engagement total. La Parole de Dieu doit s’incarner dans notre vie quotidienne et nos actions. Jésus lui-même nous donne l’exemple lorsqu’il guérit la belle-mère de Simon dans l’Évangile. Il ne se contente pas de parler, il agit. Jésus étend sa main et la soulage de sa fièvre. « Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. » S’approcher, saisir, faire lever : ce sont des actions concrètes. Et auprès des souffrants de notre monde, nous sommes appelés à le vivre pleinement. S’approcher, saisir, faire lever.

 

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