Christ est ressuscité! « Il est vraiment ressuscité ». Telle est la formule qui sert de salutation aux chrétiens d’Orient. Au réveil le jour de Pâques, ils se disent l’un à l’autre : « Christ est ressuscité ! » Et l’on répond : « Il est vraiment ressuscité !»
Pourquoi cette affirmation redoublée? S’agit-il seulement d’une information que l’on voudrait appuyer, dont on voudrait se convaincre ? Je ne le pense pas. L’affirmation de la résurrection du Christ, événement central et nécessaire de la foi chrétienne, n’est pas un événement dont on se convainc ou dont on peut persuader un interlocuteur.
Le dialogue sur la résurrection du Christ dit quelque chose d’essentiel à la foi en la résurrection. La foi au Christ ressuscité, vivant à jamais, immortel et saint devient en chaque croyant, un événement personnel.
Aussi, la Résurrection du Christ échappe-t-elle entièrement au genre du reportage ou du documentaire. Tous les récits évangéliques de la résurrection l’attestent. Les témoins, ceux et celles qui ont vu le ressuscité ne sont pas crus. Pire même, lorsque le Christ en sa vie souveraine s’offre au regard des témoins, parfois même à la palpation, ceux-ci restent dubitatifs.
Quant à la description minutieuse du tombeau vide, elle appelle à constater que Celui qui était couché parmi les morts a échappé à cette condition. Mais ce constat ne coïncide pas avec la foi en la résurrection.
Croire au Christ ressuscité, c’est faire en nous, l’expérience de sa vie Puissante qui se communique à nous, les croyants.
Croire au Christ c’est accepter que le Seigneur à jamais vivant nous arrache à la mort en toutes ses pesanteurs et nous rende semblables à ce qu’il est lui-même devenu. Ce n’est pas seulement tenir pour vrai que le Christ est ressuscité. Mais, avec la force de l’Esprit Saint, par un acte d’adhésion de notre liberté, par une conversion intérieure incessante, c’est nous engager à la suite du Christ, être plongé dans sa mort et mourir à tout ce qui nous aliène pour vivre de la Vraie Vie, communion d’amour avec nos frères humains et avec Dieu.
Croire au Christ ressuscité n’est donné aux hommes que par leur participation à la puissance de sa résurrection, grâce aux sacrements de l’Église. La preuve nous en est apportée la nuit de Pâques. Pour fêter la Résurrection du Christ-Jésus, l’Église célèbre , la nuit de Pâques, le sacrement du Baptême.
Par ce signe, communiqué à des hommes et à des femmes, est manifesté dans l’histoire de l’humanité, la puissance agissante du Christ ressuscité aujourd’hui.
Ils étaient 7000 en France, hier, adultes de tous âges, à recevoir le saint baptême, la confirmation et l’eucharistie. Ils sont plus de 10000 en France, chaque année, à se préparer au baptême. Parmi eux, les jeunes de 18 à 25 ans sont en constante hausse. Ils représentent maintenant à peu près 40 % des baptisés adultes. Ajoutons 5000 adolescents et enfants en âge de scolarité. C’est évidemment très encourageant, car ils portent haut les couleurs de leur foi, sans honte au visage et témoignent de leur foi dans leurs milieux professionnels, dans leur famille.
La tyrannie des chiffres ne doit pas nous obnubiler. Ils ont commencé à 12. Aujourd’hui ils sont 2,2 milliards et représentent la première religion dans le monde.
En France, les catholiques sont 44 millions. Selon les projections, ils seront 20 millions de moins dans 20 ans.
Mais ce qui fait notre force n’est pas notre nombre.
Ce qui fait notre force, c’est la puissance spirituelle qui agit en nous et que nous diffusons dans l’ordinaire de notre vie, dans nos conversations, dans nos pratiques, dans nos renoncements, dans nos choix, dans notre liberté. C’est cela qui étend le règne de la résurrection en nous et hors de nous.
Puissance de vie, et non de mort,
Puissance de créativité et d’invention plutôt que de destruction,
Puissance de pardon et non de vengeance,
Puissance d’amour et non de haine.
Chers frères et soeurs, chrétiens qui êtes ici,
Heureux êtes-vous, vous, qui, dans la grâce de votre Baptême, croyez que
« Le Christ est ressuscité».
Et vous me répondez … : « Il est vraiment ressuscité !»
Père Jacques Ollier
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