Les béatitudes

Frères et sœurs,

Parmi les Fioretti de saint François d’Assise, il y en a un qui se rapproche particulièrement des Béatitudes.

 

Un jour saint François, qui vivait déjà dans une pauvreté extraordinaire, accompagné de quelques frères, allait de Pérouse à Sainte-Marie des Anges, au temps d’hiver, le froid très vif les faisait beaucoup souffrir. Une violente pluie les surprit et très vite leurs pauvres bures furent trempées. Les frères interrogeaient saint François pour savoir où était le monastère où ils pourraient trouver un  réconfort. On aperçut enfin  au loin le monastère. Saint François leur dit  : “Quand nous arriverons à Sainte-Marie-des-Anges, ainsi trempés par la pluie et glacés par le froid, souillés de boue et tourmentés par la faim, je frapperai à la porte du couvent, on me reconnaitra et nous pourrons y entrer.” Mais le frère portier refusa de le laisser entrer, en lui disant qu’il ne le reconnaissait pas ! Saint François insista, en pensant à ses compagnons qui avaient froid et faim. Le portier se mit en colère et commença à frapper saint François, pour le chasser physiquement. Saint François revint vers ses frères dépités, et le visage rayonnant d’une lumière sans doute céleste, leur dit : “ mes bien chers frères, nous touchons ici ce que l’on appelle la joie parfaite. Réfléchissez et méditez sur cela ”. Vous imaginez que ses frères, n’attendant qu’un peu de chaleur et une bonne nuit, étaient bien embarrassés pour comprendre les paroles de saint François d’Assise.

 

Lorsque l’on voit la liste des huit béatitudes et  ce qui suit : “Heureux si l’on vous insulte, si l’on dit du mal de vous à cause de moi, si l’on vous persécute…. Tout cela est bien incompréhensible.

Dans la religion israélite, on lit cela dans le livre des Proverbes. On nous explique dans les saintes écritures, que si l’on est obéissant à Dieu,  si l’on vit selon la vie de Dieu, les récompenses arrivent :  les biens matériels, une vie confortable, etc…

Les hommes, jusqu’à l’arrivée de Notre Seigneur Jésus Christ, avaient cela en tête. Ils savaient que les biens matériels, bien loin de nuire, pouvaient  permettre de vivre une bonne vie montrant que nous sommes bénis de Dieu.

Les béatitudes ce n’est pas du tout cela.

Saint Augustin a beaucoup étudié les béatitudes et le génie qu’il était, a réussi  à trouver que les béatitudes était une liste de pratiques ascétiques – de purification pour arriver vers Dieu -.

Saint Thomas d’Aquin, par la suite, reprenant les grandes découvertes de saint Augustin, y joignit un côté mystique.

Nous pouvons donc trouver ces deux réalités dans les béatitudes.  C’est vrai que sont associées au terme “heureux” des choses qui ne sont pas faciles ! Ensuite, il y a une récompense qui est promise.

Par exemple, “ Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés”

Voilà donc une manière d’aborder les béatitudes d’une manière mystique ou ascétique. Néanmoins, ce n’est pas facile de se lancer dans cette recherche créée par deux des plus grands génies de l’Eglise catholique que sont saint Augustin et saint Thomas d’Aquin.

 

Que retenir des béatitudes ?

Nous, que pouvons-nous retenir de manière plus simple.

Le Seigneur, ici, nous donne un programme, qui nous montre l’universalité du bonheur. Notre bonheur ne réside pas dans les biens matériels. Notre Seigneur ne nous dit pas que ces biens matériels sont mauvais, loin s’en faut. Mais là, nous sommes dans un degré de compréhension beaucoup plus profond de la spiritualité que Notre Seigneur veut nous donner. Ainsi il nous explique que, quelle que soit la condition des hommes, qu’ils soient pauvres ou riches, qu’ils soient célèbres ou inconnus, qu’ils vivent une vie difficile ou une vie plus simple, dans tous les cas, on peut être heureux. Comment ?

C’est le secret des béatitudes, c’est la pierre philosophale.

On peut être heureux, en étant en  communion, en grande union avec Dieu.

Dès lors que nous sommes avec Dieu, peu importe ce qui peut se passer autour de nous. Même dans les moments les plus difficiles, Dieu est présent.

C’est cela la joie parfaite qu’évoquait saint François d’Assise. Au milieu d’un évènement qui paraît catastrophique à vue humaine, il sait que Dieu est présent et qu’Il les récompensera d’une manière ou d’une autre.

C’est cela le secret des béatitudes : la devise des carmes : “Dieu seul suffit”.

Celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit

C’est vraiment ce que Notre Seigneur nous dit.

Il nous montre par la suite, des conditions extrêmement réalistes de ce qui peut nous attendre : la persécution, les insultes, les calomnies. Ce n’est pas vraiment nous qui sommes visés, c’est le fait que nous soyons chrétiens. Pour des raisons diverses et variées, c’est la foi chrétienne qui est attaquée.

Retenons les dernières paroles des béatitudes qui nous sont données dans cet évangile. “Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux.”

Notre Seigneur nous dit que toute notre vie sur terre a du sens et que tout ce que nous faisons ici-bas a une valeur divine, d’une certaine manière. Lorsque nous acceptons des situations parfois difficiles : de manière mystérieuse, nous savons que Dieu est là, que la Vierge Marie est présente à nos côtés et qu’ils ne nous abandonneront jamais.

 

Notre Seigneur insiste ici sur le fait que Dieu seul suffit, et que notre confiance en Dieu doit être illimitée. Les béatitudes sont un véritable message de bonheur qui peut toucher tous les hommes.

Amen.

 

 

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