Homélie du Père Ollier du 8 novembre 2020
Priez, frères et sœurs, pour que je sois inspiré par le Seigneur. Qu’Il me fasse vous dire ce qu’Il veut que je vous dise et qu’Il vous fasse entendre ce qu’Il veut que vous entendiez.
1/ Trois difficultés de la parabole des vierges folles.
Nous la connaissons bien cette parabole des 10 vierges. Il ne faut pas essayer d’y trouver un sens immédiat. Une parabole c’est un détour. Jésus nous fait faire un détour pour que nous puissions mieux correspondre à ce qu’il attend de nous. C’est une saine pédagogie. Parfois pour aller loin il faut accepter de faire un détour. Un détour par notre cœur et voir ce qui s’y passe.
Et qu’est ce qui se passe dans notre cœur lorsque nous écoutons cette parabole. Il faut avouer que nous sommes heurtés. C’est un fait exprès. Nous sommes heurtés par trois choses. Lesquelles ?
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Alors essayons de nous dégager un peu de la lettre de l’évangile pour essayer de saisir l’esprit de la lettre. Je vais prendre pour cela une comparaison, moi aussi.
2/ Le salut comme une rencontre avec Dieu
Nous avons tous fait l’expérience de l’attente d’un ami. La rencontre d’un ami, d’une amie que l’on n’a plus vu depuis longtemps. On prépare tout, les petits gâteaux, le thé, on se prépare. Mais on voit bien, qu’intérieurement on est principalement habité par cette rencontre, avant même qu’elle n’ait lieu et non par tout ce qui entoure cette rencontre. C’est elle et elle seule qui compte. Et pendant la rencontre, on est plus encore habité par la joie de la rencontre, par le fait que nous puissions enfin évoquer les souvenirs du passé, du présent, nous regarder les yeux dans les yeux, nous sourire, communier dans une même parole et parfois même dans un même silence.
Un peu comme par enchantement, tout ce qui est extérieur à la rencontre se dégage de notre attention. Nous sommes renvoyés à l’intérieur, à l’intérieur de notre relation.
Ce qui est vrai pour des amis, l’est encore plus pour des fiancés, pour des époux, lorsqu’ils prennent le temps -et c’est heureux- de la rencontre, de l’ouverture, de la discussion. C’est aussi vrai de la rencontre entre parents et enfants. Prendre le temps de ne plus penser à l’école, aux notes, que sais-je, mais à la relation filiale qui se noue là par la tendresse d’un regard et d’une parole et jouir de la grandeur et de la beauté de cette relation. Et tout le reste, tout de ce qui est extérieur s’évanouit.
Dans la parabole, nous assistons à cet évanouissement de tout ce qui est extérieur. Les jeunes filles et l’époux ne sont que les unes pour l’autre et l’un pour elles.
Dans notre vie de foi, Dieu nous emmène toujours de l’extérieur vers l’intérieur car c’est là le lieu de notre salut.
Notre salut c’est d’abord et avant tout une rencontre avec une personne, avec Dieu qui nous parle, qui nous regarde, qui nous aime. Et lorsque nous allons vers Lui, Il vient vers nous. Et lorsque nous entrons en Lui, Il entre en nous et nous donne part à Sa lumière, à Sa paix, à Sa joie, pour que nous soyons nous-mêmes à notre tour des porteurs de lumière, des porteurs de joie, des porteurs de paix.
Dieu n’a en vue que notre salut. Et tout ce qui ne participe pas à notre salut disparaît à ses yeux. Et nous aussi, nous nous absorbons dans ce bien suprême qui est notre salut.
Sauvons nos âmes. Allons à la rencontre, au plus profond de nous-mêmes avec l’Époux qui vient.
3/ Prenons le temps d’être sauvés.
Ce temps que nous allons connaitre de privation eucharistique, combien de temps durera-t-il, nous ne le savons pas. Nous pouvons nous en désoler, cela est bien normal.
Nous pouvons aussi essayer de relever la tête et nous demander comment nous allons pouvoir profiter de ce temps.
Profitons de ce temps pour aller à la rencontre de Dieu, en particulier dans la prière. Chaque jour, à la paroisse, entre 12h30 et 13 heures, un temps d’adoration vous est proposé. Dans l’adoration, nous avisons Dieu, comme le disait le Curé d’Ars. «Je L’avise et Il m’avise ». Je Le regarde et Il me regarde.
Ce dimanche, après l’eucharistie, vous pourrez si vous le souhaitez et que vous êtes à proximité, venir adorer le saint Sacrement.
Revenir au centre, revenir à l’essentiel. Sauver son âme, c’est-à-dire faire une rencontre en vérité, avec Dieu, qui est là au creux de notre cœur, au creux du rocher, qui nous parle et nous regarde. Sauvez vos âmes. Allez à la rencontre de Celui qui vient. Maintenant. Ne nous effrayons pas de ne connaître ni le jour ni l’heure. Car l’heure et le jour de Dieu, c’est aujourd’hui. A nous de le faire nôtre.
Amen.
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