Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse

L’évangile de ce jour nous livre quelques indications bien concrètes pour notre vie chrétienne d’aujourd’hui et pour continuer l’évangélisation. Contrairement à ce qu’on peut entendre quelquefois l’annonce de la Bonne Nouvelle n’est pas réservée à une certaine élite. L’évangélisation concerne tout chrétien, tout baptisé.

 

Sommes-nous convaincus que, nous les baptisés, nous avons un rôle irremplaçable à jouer ?

Il est bien vrai qu’il y a des moments où on peut se trouver seul pour témoigner de Dieu. Mais, dans l’apostolat confié par l’Église, il est déconseillé que le disciple missionnaire, décide par lui-même de s’isoler bien qu’on apprécie quelquefois de marcher en solitaire. C’est comme dans le monde du travail professionnel, politique, scientifique, scolaire ou associatif où on remet en valeur la nécessité de travailler en équipe, en concertation, pour le bien de tous. D’autant plus, il faut le faire en Église, dans nos paroisses, nos communautés religieuses. Chacun peut déposer sa candidature, proposer ses services mais, à l’exemple du Christ, il revient à l’Église d’appeler, de confier et d’envoyer en mission, partout où c’est possible, « deux par deux… » pour servir nos frères et sœurs par la proclamation de l’Évangile et pour collaborer d’une manière hardie, généreuse, désintéressée et œcuménique avec tous ceux/celles qui sont déjà engagés dans l’évangélisation. Il convient donc de remercier toutes les personnes qui ont accepté de se mobiliser, de coopérer et de travailler en synergie, de façon synodale pour le bien de la communauté paroissiale et de l’Église locale.

 

Pour les paroissiens qui hésitent à s’engager ou pour ceux qui n’ont plus ni la force ni le temps nécessaire de se donner ou encore pour certains qui, de façon un peu désolante, affirment qu’ils n’ont plus rien d’autre à offrir, en particulier les malades et les personnes âgées qui ne sortent plus de chez elles, Jésus propose, dans l’évangile d’aujourd’hui, un autre apostolat : la prière. Prier partout, en tout temps et en tous lieux « Priez le maître de la moisson… » Voilà un apostolat à la portée de tous, quoique bien difficile aussi. La première tâche de l’apôtre, du disciple-chrétien, c’est la prière personnelle, c’est la prière communautaire avec les autres frères et sœurs baptisés,  pour accueillir et célébrer, tel que nous le faisons en ce jour,  l’action de Dieu dans la vie des hommes. Nous prions pour que Dieu envoie des ouvriers pour sa moisson mais nous implorons aussi son pardon pour les refus aux appels de l’Esprit. Annoncer le Christ sans prier, ce n’est pas possible. Car évangéliser, ce n’est pas d’abord apporter une doctrine, un savoir. L’évangélisation n’est pas, non plus, une publicité ou une propagande et encore moins un prosélytisme; Annoncer l’Évangile au nom du Christ, c’est toujours annoncer une bonne nouvelle, une réalité, une œuvre suscitée par l’Esprit Saint qui ne peut passer qu’à travers des cœurs priants et fondée sur le respect de l’interlocuteur. Rappelons-nous donc cette parole de Jésus : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». (Jn 15, 5) Sans Jésus, l’annonce de l’évangile n’est pas possible. Si charismatique qu’il soit, sans Jésus, le chrétien ne peut rien faire.

 

Enfin, nous sommes toujours tentés de penser que l’apostolat demande de gros moyens, des structures lourdes, des organisations complexes. Certes, il faut un minimum de moyens et de réunions, de prévisions afin de coordonner la mission mais il faut laisser aussi une place à l’inattendu de Dieu, à l’imprévisible. Jésus nous recommande vivement la simplicité, des moyens pauvres. « N’emportez pas de gros bagages » ni en vacances ni en mission ! Mais alors, qu’allons-nous apporter ! Jésus le dit : « Apportez la paix… guérissez…enfin dites l’essentiel de la Bonne Nouvelle : Le règne de Dieu s’est approché de vous »

 

Ce que Jésus propose aux disciples envoyés en mission suscite une question. Finalement, c’est quoi évangéliser une femme, un homme ? L’évangélisation ainsi que celui qui évangélise, le serviteur du Christ, commence par du très concret, du très pratique : faire du bien, pacifier, faire reculer le mal, soulager, réconforter, remercier, guérir les cœurs et les esprits blessés, brisés, abusés… Pas de discours compliqués, mais d’abord et avant tout une manière de vivre en paroles et actions : communiquer la paix, montrer de l’empathie, offrir son accueil, donner un coup de main…Evangéliser c’est aussi savoir mettre l’autre en situation de donner et de le permettre. A qui on apporte, il saura aussi nous apporter sa reconnaissance, son amitié. Un jour, il pourra nous accueillir chez lui et nous offrir le couvert et l’hébergement. Les aidés  feront  mémoire des aidants durant leur vie.

 

Chers frères et sœurs, Jésus l’a dit :

Qui vous accueille, m’accueille moi-même et qui m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé. (Mt 10,40)

C’est une très belle page d’évangile que la liturgie de ce dimanche nous offre pour ce temps de vacances. Il y a, sûrement, de quoi retenir au moins une phrase qui est pour chacun de nous. Relisons-la, vivons-la et soyons des évangélisateurs priants ; soyons des serviteurs, de bons intendants des diverses grâces reçues. Mettons-les au service de l’annonce du Règne de Dieu !

Comme il était dit dans la première lecture : « Vous verrez, votre cœur sera dans l’allégresse »

Amen.

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