Bien chers frères et sœurs dans le Christ,
Les textes liturgiques de ce quatrième dimanche nous adressent un message de foi et d’espérance. Ils viennent nous rappeler la présence et l’amour de Dieu pour son peuple.
Dieu qui s’est toujours adressé à son peuple à travers les prophètes qu’Il a lui-même choisis ; Dieu qui s’est toujours soucié du salut de son peuple. C’est une bonne nouvelle ! Bonne nouvelle qui est si bien exprimée dans la première lecture tirée du livre du Deutéronome que nous venons d’entendre. Elle nous ramène à la fin de la vie et de la mission de Moïse, qui rassure son peuple en disant que Dieu ne les abandonnera pas : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez ». C’est Dieu qui nous demande, d’avoir cette écoute, cette attention au message que le prophète nous livre de sa part.
Le prophète, le messager de la bonne nouvelle, Dieu nous demande avant tout de l’accueillir et de l’écouter. Nous pouvons déjà demander au Seigneur de disposer nos cœurs à écouter sa Parole avec ce beau refrain du Psaume 94 que nous avons chanté : « Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur ». Une belle prière à dire de temps en temps pour qu’elle nous dispose à accueillir et méditer cette parole. |
Quel message le Christ, le grand-prêtre par excellence veut-il nous livrer en ce jour ?
Nous venons de proclamer l’évangile selon saint Marc qui nous situe au début du ministère public de Jésus.
Il entre dans la synagogue le jour du Sabbat et commence à enseigner. Son premier acte est donc d’enseigner, un enseignement qui nous révèle le dessein de Dieu et son vrai visage : Dieu est amour, mieux Dieu n’est qu’amour, lui qui veut le bonheur de ses enfants que nous sommes.
Remarquons que l’enseignement de Jésus avait quelque chose de particulier : « Il enseignait en homme qui a autorité et non pas comme les scribes ». En effet, l’enseignement des scribes n’a pas d’autorité propre car il se base sur la tradition ou sur ce qu’ont dit la Loi ou les prophètes. Les scribes se contentaient de répéter. Jésus, lui enseigne au nom de sa propre autorité, manifestant ainsi la particularité de son enseignement.
A propos de ce verset, saint Jérôme nous disait : « Il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes, car il ne disait ni le Seigneur dit, celui qui m’envoie dit cela » ; Il parlait en Son nom, Lui qui primitivement avait parlé par les prophètes. Il y a une nuance entre les expressions « Il est écrit » et « Le Seigneur dit cela » ; mais il est encore différent de dire « En vérité je vous le dis. Nul n’est habilité à changer la loi, hormis le Roi en personne ».
Lorsque nous parcourons les saintes Ecritures, cela transparaît clairement, dans les enseignements du Christ. Au « vous avez appris qu’il a été dit » que prononce le scribe correspond le « moi je vous dis » de Jésus, voilà une formule de l’autorité, une nouveauté dans l’enseignement du Christ. Jésus se fait ainsi remarquer par l’autorité de sa Parole qui vient de l’intérieur de lui-même ; il parlait avec conviction, il s’engage dans sa parole. Il « y croit ».
Tout comme Jésus, frères et sœurs, que notre rapport avec cette parole ne soit pas comme des leçons apprises que l’on se contenterait de répéter. Cette parole, la parole de Dieu, nous sommes appelés à la faire « nôtre », à l’intérioriser.
Puissions-nous avec détermination et conviction, dire avec le psalmiste : « Ta parole Seigneur est la lumière de mes pas, la lampe de ma rout » (Ps 118, 105)
Après la pertinence de l’enseignement du Christ-Jésus en homme qui a autorité, dans la suite du récit, nous le voyons exercer son pouvoir d’exorcisme
Saint Marc nous rapporte qu’il y avait dans la synagogue un homme possédé par un esprit impur. D’autres traductions parlent d’un esprit mauvais. Cet esprit ne l’a tout de même pas empêché de venir à la synagogue pour écouter l’enseignement de Jésus et aussi pour reconnaître qui il est réellement : « Que veux-tu ? Je sais qui tu es. Le saint, le saint de Dieu ». Cet esprit mauvais, impur s’oppose à la sainteté de Dieu. Il est décrit à juste titre, comme un esprit qui tourmente l’homme possédé. Il nuit à son intégrité, il l’empêche d’être tout à Dieu.
Nous ne sommes pas non plus à l’abri de ces manifestations. Cet esprit impur, ce sont parfois aussi nos idéologies qui nous empêchent d’accueillir la Parole de Dieu comme une parole révélée et de souvent la relativiser. Ces idéologies qui parfois nous empêchent de nous remettre en cause, en question et nous rendent bien sélectifs dans l’accueil de la parole de Dieu.
Puisse le Seigneur nous libérer de tout ce qui nous empêche d’être tout à Lui, confiants en son amour et en la puissance de sa parole libératrice. Cette parole est une parole qui libère.
Dans la suite du récit : nous avons vu ce qui s’est passé. Il a suffi d’une parole du Christ : « silence, sors de cet homme » et l’homme a été délivré. Dans l’édito que vous avez sur vos feuilles, nous avons essayé de commenter cette parole en vous indiquant qu’au cours de l’eucharistie, à la présentation, le prêtre dit cette parole de Jean-Baptiste qui montre Jésus comme étant l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde : « Voici l’Agneau de dieu qui enlève le péché du monde » et nous répondons : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai guéri ». Cette parole c’est la parole de foi de ce centurion romain qui dit à Jésus : « dis une parole et ton serviteur sera guéri. »
Je voudrais vous inviter au cours de la célébration eucharistique à reprendre avec foi et conviction ces mots ; ils sont porteurs d’espérance :
Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir -nous reconnaissons ainsi que nous sommes pécheurs, fragiles et faibles- mais dis seulement une parole et je serai guéri
Qu’il en soit ainsi pour nous tous.
Amen
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