L’Épiphanie

Que cherchaient les mages venus d’Orient ?

 

À la recherche d’une loi

Ils ont bâti des bibliothèques – c’étaient ce que l’on appelle des savants – ils avaient accumulé tant et tant de livres et de connaissances pour percer le secret de la vie. Ils étaient trois, peut-être davantage, certains disent douze, par exemple dans la tradition syriaque. Réunis, ils scrutaient les textes. Comme ils étaient pétris de logique, ils procédèrent par ordre. D’abord les textes de loi. Ils ont d’abord dépouillé les textes qu’ils avaient à leur disposition, puis ils ont fait venir les codes qui régissaient la plupart des pays de l’Orion et celui de Rome dont on disait grand bien. Au bout de trois ans ils réalisèrent, mais un peu tard, que la qualité des codes ne fait pas une nation, mais leur application. Il fallait pour ne pas verser dans une infinitude procédurale, quelques sages pour appliquer ou faire appliquer la loi.  Il fallait non seulement saisir la lettre et l’esprit des lois mais aussi vouloir qu’elle s’applique. Pour cela il fallait une sagesse, il fallait trouver une sagesse et ils  se mirent à chercher.

À la recherche d’une sagesse

Sortant de leurs bibliothèques ils parcoururent la terre. Ils allaient au-devant des traditions  sapientielles, à travers l’univers.  Celle de Lao-Tseu, la sagesse de Bouddha, la sagesse des Égyptiens et leur science célèbres, la sagesse des philosophes du portique de l’Académie, en Grèce. Là encore, il se heurtèrent à la même limite.

À la recherche d’un être céleste

Il fallait que cette sagesse s’incarne en un être de chair, l’un de nous qui porte en lui non seulement toute la sagesse mais qui soit aussi exempt de tout mal, du mal que veulent les hommes dans leur folie. Et ils eurent beau chercher, ils ne trouvèrent pas l’innocent qu’ils cherchaient. Celui-là ne pouvait être qu’un don précieux, venu d’ailleurs, qui ne soit pas de cette terre ou pas seulement de cette terre. Un don de Dieu, un être céleste exempt de tout mal, immaculé, le don très précieux de la charité de Dieu, un don immérité, gratuit. Les mages se mirent donc en quête de cet être exceptionnel. Ils ont vu son étoile à son lever, le soleil. Car quelle étoile visible à nos yeux se lève chaque matin sinon le soleil. Et ils l’ont suivie d’est en ouest en sa course jusqu’à Jérusalem. Parvenus à Jérusalem, ils ont interrogé les savants versés dans la connaissance de la Bible qui leur ont répondu : « Cherchez à Bethléem, car c’est dans cette ville, c’est dans cette moindre bourgade que la Bible annonce la naissance d’un guide et d’un pasteur ». Ils y sont allés, ils se sont prosternés et ils sont repartis par un autre chemin, nécessairement.

Ce récit, que je viens de vous faire et qui reprend de manière un peu étoffée celui de l’Évangile, pose au fond trois questions fondamentales à tout homme et à vous aujourd’hui.

Les mages vous posent trois questions fondamentales

 

  1. Que cherchez vous ? Après quoi courez vous ? Nous avons fini de courir après la préparation des fêtes de Noël et de la fin d’année. Et maintenant que reste-t-il à chercher ? Une loi, une sagesse, un don de Dieu, ou bien l’ambition, la richesse, la sécurité ? Que cherchez vous ?
  2. A quoi êtes-vous prêts à renoncer si vous vous approchez de ce don de Dieu, de ce trésor descendu du ciel ? Qu’êtes-vous prêts à mettre à ses pieds ?  Ni or, ni encens, ni myrrhe,  mais peut-être votre liberté, votre intelligence, votre volonté, votre temps, votre richesse ? Qu’êtes-vous prêts à offrir à celui qui vient couronner votre recherche ?
  3. Et comme les mages, quel autre chemin êtes-vous prêts à suivre après avoir rencontré celui qui porte en Lui, la justice, la sagesse et la grâce de la charité ? L’Évangile nous dit que les mages sont repartis par un autre chemin après avoir adoré l’Enfant-Dieu. Lorsque l’on fait cette expérience, lorsque l’on adore Celui-là Seul qui mérite d’être adoré, non pas idole d’or ou d’argent, on ne prend pas les mêmes routes lorsqu’on s’en retourne chez soi. Et l’on ne suit plus les mêmes chemins. Quelles routes êtes-vous prêts à abandonner pour en suivre une nouvelle, inédite, cette année ? Réfléchissez bien. Et choisissez !

Amen.

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