Un pas de plus sur le chemin de la conversion

Dimanche 16 Août 2020, 19e dimanche du temps ordinaire : quel chemin devons nous suivre ?

Bien chers frères et sœurs dans le Christ,

Les textes liturgiques que nous venons d’écouter nous invitent à faire un pas de plus sur le chemin de la conversion, une conversion sur l’image que nous nous faisons de Dieu. C’est ce qui apparaît pour Elie dans le Livre des Rois. Il venait en effet de combattre l’idolâtrie avec beaucoup d’ardeur ; alors sa vie se trouve en danger. Après 40 jours et 40 nuits de marche, il arrive sur le mont Horeb. Il lui a fallu toute cette longue marche pour s’apercevoir qu’il n’était pas sur le bon chemin et que, peut-être, il s’était trompé de Dieu. Comme ses adversaires, il s’imaginait un Dieu de puissance, usant de sa force pour anéantir les ennemis. Cela ne fut pas le cas. Tout déboussolé, il alla alors chercher refuge dans une caverne.

 

Dieu ne nous abandonne pas !

Mais comme nous venons de l’entendre dans la lecture, Dieu ne l’a pas du tout abandonné : il l’invite à se tenir là et à attendre son passage ; le Seigneur lui dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer ». Il y eut alors un ouragan, un tremblement de terre, puis un feu. Mais le Seigneur n’était ni dans l’un ni dans l’autre. Après cela, ce fut le « murmure d’une brise légère », alors le Seigneur se manifesta. Elie comprend alors que le vrai Dieu n’est pas celui de la violence, mais plutôt un Dieu de paix, de douceur, et comme dirait le psalmiste, un Dieu lent à la colère, plein d’amour et de miséricorde. Plus tard, Jésus nous révèlera le vrai visage de ce Dieu qui n’est qu’amour et miséricorde. Il ne sait pas être autre chose. Pour ce qui nous concerne, nous qui sommes chrétiens, c’est en aimant que nous dirons quelque chose du vrai Dieu, car « c’est à l’amour que nous aurons les uns pour les autres qu’on nous reconnaîtra comme étant ses disciples ». (Jn13, 35).

 

Toujours sur ce parcours de conversion, la deuxième lecture nous parle de l’apôtre Paul qui s’était lui aussi trompé sur Dieu. Dans un premier temps, il a violemment persécuté les chrétiens, croyant défendre l’honneur de Dieu contre le christianisme naissant considéré comme une dangereuse secte à détruire. Mais un jour, il a rencontré Jésus sur le chemin de Damas. Pour lui, cela a été le point de départ d’une véritable conversion, le persécuteur qui du coup, devient un grand héraut de la bonne nouvelle du salut. Dans un premier temps, il rappelle aux chrétiens ce qu’ils doivent aux juifs : « C’est de leur race que le Christ est né. Les juifs appartiennent au projet divin ». Paul nous fait part de sa douleur, sa grande tristesse face à l’incrédulité de ses frères de sang car la majorité des juifs suivent les pharisiens, fidèles à la tradition des anciens. Ils n’acceptent donc pas que le privilège du peuple élu soit étendu à tous les païens qui ont mis leur foi au Christ pris pour un imposteur se faisant l’égal de Dieu.

L’évangile que nous venons de proclamer, fait suite au récit de la multiplication des pains. Jésus venait de nourrir une foule affamée. Le soir venu, il se retire sur la montagne pour prier. Il veut échapper à tous ces gens qui cherchent à faire de lui leur roi. Plus tard, il précisera que sa royauté n’est pas de ce monde. Sa mission première est de révéler aux hommes les secrets du Père. Nous pouvons imaginer sa déception et sa lassitude devant tous ces gens si lents à croire.

Pendant qu’il est sur la montagne en cœur à cœur avec le Père, les disciples sont dans la barque et avancent péniblement vers l’autre rive. Cette barque de Pierre est le symbole de l’Église. Les vagues et les vents contraires évoquent le monde. Quand saint Matthieu écrivait son Évangile, il s’adressait à des chrétiens persécutés. C’est encore plus vrai aujourd’hui, les chrétiens persécutés de par le monde ; on les oblige parfois à renier leur foi en leur imposant  une religion qui n’est pas celle du Christ. En dehors de cette tempête de la persécution que subissent les chrétiens, il y a bien d’autres tempêtes que nous affrontons un jour ou l’autre : celle des événements difficiles et des horizons bouchés, et actuellement celle de la Covid 19 qui a causé beaucoup de dégâts. Nous vivons dans un monde qui souffre de la guerre, de la violence et de l’exclusion. Les pauvres y deviennent de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Si nous voulons rester fidèles à l’Évangile du Christ, il nous faut lutter régulièrement contre les vents contraires.

La Bonne nouvelle

Au milieu de toutes ces tempêtes, nous entendons une bonne nouvelle : l’Évangile nous montre le Christ qui marche sur les eaux. La mer déchainée est le symbole des puissances du mal. Jésus qui marche sur l’eau nous montre que ce mal n’a pas de prise sur lui. Notons qu’avant même qu’on l’appelle, il s’avance vers les siens. Son empressement à sauver ceux qu’il aime mérite d’être souligné. Il est « Emmanuel », Dieu avec nous. Il nous assure de sa présence tous les jours, jusqu’à la fin des temps. Au cours de cette traversée, les disciples ne reconnaissent pas Jésus, ils croyaient voir un fantôme. Pour le reconnaître, il faut le regard de la foi. Le plus important pour nous c’est que le Christ vient à nous, même si nous n’implorons pas sa venue. Quand la tempête fait rage, il se fait proche. Il reste présent même quand nous nous éloignons ou quand nous l’oublions .C’est lui qui pour nous réconforter et nous relancer sur les chemins de l’espérance comme à ses disciples nous dit : « Confiance, n’ayez plus peur, c’est moi », un précieux conseil qui est répété 365 fois dans la Bible.

Bien chers frères et sœurs je nous invite à nous tourner vers le Christ. Quand tout va mal, n’hésitons pas à crier : « Seigneur, sauve-moi ». Et le Christ est toujours là pour nous tendre la main quand nous l’implorons avec confiance. Il est toujours disposé à sauver du naufrage ceux qui crient vers lui. Conscients alors de notre fragilité et de nos faiblesses, nous le supplions : Seigneur je crois, mais viens à mon aide, je suis trop faible augmente ma foi.

Amen.

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