« Et vous, qui dites-vous que je suis ? »

Homélie du 12 septembre 2021 : Père Ollier.

  1. Comme il paraît difficile de parler du Christ !

Nous avons tous fait l’expérience d’être embarrassés à dire notre foi, notre attachement à Jésus dans des dîners en ville, au bureau ou parfois même en famille. Et cela touche tout le monde que l’on soit prêtre, religieux, laïc. Moi-même dans les dîners en ville de temps en temps on me dit : « moi, vous savez, je n’aime pas beaucoup les curés ». Je leur dis : « vous avez peut-être de bonnes raisons pour cela ! » Cette réponse détend l’atmosphère et l’on peut alors discuter sans être cloué au pilori.

Parler du Christ c’est dur, surtout aujourd’hui où l’on nous renvoie beaucoup de faits qui sont parfois justes et parfois ne le sont pas. Parler du Christ c’est difficile.

Et si nous nous trompions ? Si finalement il n’était pas si difficile que cela de parler de lui ? Si tout dépendait de la manière dont nous en parlons.

Bien sûr on peut parler du Christ avec érudition. Certains sont érudits, ils suivent des cours, ils enseignent.

On peut parler de lui avec charme, avec plaisir, avec une certaine facilité.

On peut parler de lui avec conviction.

Ce sont les trois principes antiques qui régissent la communication.

Il faut enseigner (docere), il faut plaire (placere), il faut convaincre (movere) (Poétique d’Aristote).

Tout cela n’est pas suffisant.

  1. Parler du Christ avec cœur

Alors je vais essayer de prendre un exemple pour vous montrer comment on peut passer d’un statut de simple érudition, de charme, de conviction à un autre type de langage.

L’exemple que je prends, c’est celui de la préparation au mariage, des fiancés. Nous en recevons un certain nombre tout au long de l’année. Ils sont en train de s’inscrire pour la préparation de cette année : ils viennent assez nombreux.

Nous nous entretenons avec eux, nous les formons et tout à la fin de la formation, en les recevant je leur dis : « maintenant vous allez vous mettre l’un en face de l’autre et vous allez vous présenter l’un à l’autre. C’est-à-dire vous allez vous dire de l’autre ce qui vous paraît être les qualités, les beautés, les traits les plus admirables que vous trouvez, ce qui vous attache à elle, lui. Et vous le lui direz.

Tout à coup la parole se libère.

Tout à coup l’abondance de la parole vient et la vérité de la relation apparait.

Et nous faisons tous cette expérience de passer d’un langage à un autre, lorsqu’il s’agit d’exprimer ce que nous ressentons vis-à-vis d’une personne que nous aimons : d’un ami, d’un enfant, d’un parent, d’une épouse, d’un époux, d’un grand-parent.

Nous savons parler, nous savons parler de nos amis et nous en parlons avec cœur.

  1. La parole du cœur touche les cœurs

Notre parole est une eau rafraîchissante, désaltérante.

Nous savons aussi que la meilleure eau, c’est l’eau de source qui trouve dans les profondeurs de la terre, ses vertus, ses qualités.

Ainsi l’eau de notre source. Tirée de la terre, tirée des profondeurs, notre parole jaillissant de la source de notre cœur. Elle trouve là toute sa qualité.

Ne parlons pas de Jésus Christ comme un sujet de conversation mondaine, mais comme d’un ami.

Pour moi, le Christ est un ami véritable, jamais pris en défaut d’éloignement, de désintérêt, jamais pris en défaut de paresse ou d’ignorance.

Le Christ est un ami qui, un jour du temps, a donné sa vie pour moi.  « Il a versé telle goutte de sang pour moi» écrivait Blaise Pascal. Un ami. Cher ami, qui a donné sa vie pour moi un jour du temps et qui le fait chaque dimanche.

Amen.

 

 

 

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